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Ducumentu
L'image légère

04 Palermo-San Giovanni dei Lebbrosi3

04 Palermo-San Giovanni dei Lebbrosi3

Pour l'architecte Teresa La Rocca, Palerme suscite des images multiples, poétiques ou convenues, qui se mêlent et se répondent.

Panormos, Aziz, Felicissima...

Noms qui évoquent la ville dans le temps et la traduisent en autant d'images. Superlatifs qui cristallisent sa beauté en un mystère définitif.

 

L’ancien nom est Panormos : "tout port". De la fondation jusqu'au début du dix-septième siècle, la ville se développe le long d'un axe tendu entre la mer et la chaîne de montagnes qui l'entoure. Au cours de cette période, le prolongement et la consolidation de l'axe — appelé Cassaro — comme élément directeur et générateur de la forme urbaine correspondent à l'enterrement progressif et naturel du port. C'est autour de cet axe que s'organisent la vie civile et la défense. Les Arabes en l'an mille déplacent le centre du pouvoir à l'est du port et construisent la forteresse al hâlisah. Au quinzième siècle, la noblesse sicilienne oppose à l'anta­gonisme du Cassaro le tracement d'un nouvel axe représentatif— via Alloro — le long de la même direction mer-montagnes, entre la forteresse arabe et la rue principale.

Au début du dix-septième siècle, le tracement d'un axe orthogonal au milieu du Cassaro, par les Espagnols est une transformation radi­cale, qui aura de grandes conséquences sur la ville future. Le croisement, appelé "théâtre du soleil", devient le centre de la ville et même son image représentative, son icône. La ville contemporaine, avec ses transformations, ses nouveaux besoins exprimés de manière sauvage, la désolante archéologie du moderne, ses nouvelles figures réelles et possibles, apparaît comme une ruine.

Palerme, ville de mer. La mer se voit toujours, même des points éloignés. Celui qui arrive de la mer reconnaît la ville aux coupoles du Teatro Massimo, aux clochers de San Domenico, au Gratte-ciel, à la façade de Sainte Thérèse à la Kalsa.