Vizard
Puesia
DURAZZO Francescu Micheli
Ô nuit incandescente qui descend.
Qui d'elle-même brûle.
Les mers immobiles
de lueur blanche de la Lune
qui verse
ses flots d'argent
sur celui qui veille.
Oui, contemple
comme claquent les queues
de l'abondance.
Mais même ainsi — réponds ! —en es-tu certain ?
Tout semble
embaumé
sous cette lumière comme un aimant.
Son éclat, étranger, sans nous unir à son destin, se confond
dans l'incompréhensible de notre existence sous cette voûte.
Tout le firmament est pris de sueur froide.
…Et ce mugissement,
ce mugissement qui vient de sous le monde.
Quelles bêtes sauvages luttent pour sortir ?
Le “ futur sauvage ”, the all-hair hereafter
de Macbeth.
La Mort — quelle santé ! — grossit, rit.
L'or est plein de serpents.
Tout est lisse.
La Civilisation est une vitre
que tu traverses en en faisant
des miettes. Et
alors :
L'Autre Côté, la lie de l'abîme.
Et même ainsi, y aurait-il une jubilation qui ne
palpitât pas
dans nos entrailles ?
Pas même le firmament n’est plus insondable que notre âme.
Je ne suis fils d'aucun Dieu,
et ne suis plus que désespoir.
Dans la nuit épaisse comme un bourbier,
la phosphorescence mystérieuse
se hérisse comme le venin du cobra.
En le regardant
je lève mon verre
et trinque
pour l'animal du monde.