Versione :

III

 

 

La mémoire déchire la solitude.
Ella la démolit comme un œuf pourri.
Son voyage ne répond pas à la crevasse.
Elle ne révèle pas le vol interdit
ni les yeux qui, seuls, attendent.

La voix nocturne des muezzins
se précipite dans le vide sans un dieu
pour cette bouche creuse.
Elle augure le froid du crépuscule.

Nous marchons ensemble vers la nuit.
Une détresse muette nous accompagne.

Nous pensons à l’origine de l’aube,
et à l’instinct qui parle quand
tout est silence.
Nous inventons le hammam impossible.

C’est l’heure.
Purifions-nous de l’agonie
qui nourrit la rage voilée
et le désamour quand, enfin, il prend
la parole.