Atelier de Littérature de la Rive Sud Méditerranéenne - 1

Programme 2004

Scontri di 28.01.2004

MUSEE DE LA CORSE – CENTRE CULTUREL UNIVERSITAIRE

 

Le Musée de la Corse en partenariat avec le Centre Culturel universitaire propose un atelier littéraire méditerranéen de la rive sud de janvier à Avril 2004.
Ces rencontres mensuelles, organisées par Danièle Maoudj, seront l’occasion de découvrir les voix mêlées d’auteurs qui partagent la transhumance de la pensée, de la langue, du temps, de l’espace, s’expatriant des normes…
Enrichissant périple au Maghreb, Occident de la Méditerranée où des écrivains francophones, depuis les indépendances nationales, sont considérés tour à tour traîtres ou ambassadeurs…

 


Occident francophone de la rive sud méditerranéenne

 

Si le double, la double langue, la double culture, nous livre à une différence intraitable et sans retour, il laisse ouvert la possibilité de ce savoir orphelin du Lutteur de classe à la manière taoïste comme l’écrit Abdelkébir Khatibi dont l’œuvre est consacrée au destin irrépressible d’une double culture.
Peux-tu te retourner
contre tes propres mirages ?
tout le monde chérit l’identité
tout le monde cherche l’origine
et moi j’enseigne le savoir orphelin

 

Le romancier et l’invention du lecteur
Mercredi 28 janvier 2004 - 14 heures 30 – 17 heures

Abdelkébir KHATIBI, écrivain, chercheur et directeur de l’Institut Universitaire de la Recherche Scientifique de Rabat, a publié en 2002, Pèlerinage d’un artiste amoureux, aux éditions du Rocher.
Voyage initiatique dans les méandres de l’Histoire, de son histoire, familiale et littéraire, voyage à la recherche d’une écriture qui renaît dans le regard du lecteur-créateur.
Khatibi revendique son ensourcement culturel double et tentaculaire. L’Occident comme le Maghreb constituent pour lui des composantes identitaires incontournables. Aussi rejette-t-il tout enferment tribal.
J’appelle identité aveugle, l’illusion d’un moi absolu et la différence sauvage, l’illusion d’une altérité absolue Abdelkébir Khatibi
L’aimance, est son dernier roman publié aux éditions Almanar, 8 janvier 2004

 

Les désillusions sentimentales
Mercredi 18 février 2004 – 14 heures 30 – 17 heures

Tahar BEN JELLOUN, a reçu le prix Goncourt en 1987 pour son roman La Nuit sacrée.
Amitié, amour, fleurissent le jardin secret de l’auteur, notamment dans ses dernières œuvres, où l’apaisement de soi semble être le miracle à ne pas vivre les désillusions sentimentales…
L’originalité de cet écrivain réside dans son art de saisir l’ensemble de la tradition et de la culture maghrébine dans une symbiose singulière avec les problèmes sensibles de la société pris
dans les vertiges de la mémoire et de l’imaginaire en mouvement.
Ses romans, proches du conte interrogent de manière récurrente des personnages en marge, à la lisière des sentiments, de la société et des identités établies.
Son dernier roman, Le dernier ami, va paraître en mars 2004 aux éditions du Seuil.

 

L’entre-polar, dévoilement de l’identité
Jeudi 19 février 2004 – 14 heures – 17 heures

Yasmina KHADRA est le pseudonyme de Mohamed Moulesselhoul.
Auteur de six romans sous son nom d’officier, il a dû emprunter les deux prénoms de sa femme pour échapper à la censure de l’armée algérienne tout en continuant d’écrire.
Onze ans pus tard et sept romans écrits dans la clandestinité, Khadra renonce finalement à sa carrière d’officier supérieur pour se consacrer à la littérature.
Son écriture dans le clair-obscur de la violence donne le ton des histoires chaotiques de cet écrivain visionnaire et révèle la « décomposition morale et idéologique » de la société algérienne.
Aux éditions Julliard, la cousine K a été publié en 2003 et La part du mort aux mêmes éditions va paraître en mars 2004.

 

La fabrique du supplétif dans l’héritage colonial : l’exemple du harki
Mercredi 24 mars 2004 - 14 heures 30 – 17 heures

Zahia RAHMANI, historienne de l’art a publié Moze, son premier roman en mai 2003, aux éditions Sabine Wespieser.
                                   L’unique bien qui soit resté à l’homme : libérer la honte. Elias Canetti
Dix ans après la mort de son père, Zahia revient sur le suicide de cet harki sans peuple et sans pays. Pour sa première publication, Zahia Rahmani a choisi une architecture subtile qui lui permet de multiplier les regards sur cette « figure du père », sur cette absence, sur cette vie réduite au néant.

 

Taos Amrouche romancière : exil et solitude
Mercredi 14 avril 2004 – 14 heures 30 – 17 heures

Denise BRAHIMI, est universitaire, essayiste et écrivain. Elle a longtemps pratiqué les voyages et les récits de voyage. De l’orientalisme à George Sand, de la littérature japonaise à la maghrébine, c’est toujours avec rigueur et attention qu’elle mène sa réflexion.
Denise Brahimi a publié un essai, Taos Amrouche romancière, aux éditions Joëlle Losfeld, en 1995 où elle révèle l’œuvre de la première romancière algérienne de langue française. Sœur de l’écrivain Jean Amrouche, elle a été comme lui formée à la double culture berbère et française. Affirmant de façon irréductible sa maghrébinité, elle consacre une partie de sa vie à recueillir le patrimoine oral, paroles et musiques de la tradition kabyle. Dans ses quatre romans fortement autobiographiques, l’auteur analyse son déracinement, l’exil, la solitude, et exprime le besoin d’émancipation des femmes étouffées par la tradition.