UN PROGRAMME THEATRAL INTERREGIONAL: EX-VOTO
Teatru
Entre Corse, Sardaigne et Toscane le projet Ex-Voto a fait naître trois spectacles produits sur le thème de la religion populaire.
La piété qui s’exprime dans les offrandes votives a une haute valeur humaine, qu’il s’agisse de réalisations d’une certaine ampleur ou, le plus souvent, d’objets communs et banals, exhaussés de leur condition modeste par la foi qui les brandit vers la divinité. Souvent naïfs, souvent attaqués par l’âge et les intempéries, ces témoins émouvants conservent la force de l’acte de foi en la vie qui leur assure l’immortalité en dépit de leur état de détérioration et de précarité.
Il s’agissait donc d’interroger les histoires que renferment ces tableaux et objets votifs anciens et souvent séculaires. Des catastrophes ou de tragiques événements impliquant des populations entières (guerres, tempêtes, cataclysmes), mais aussi des itinéraires singuliers et de modestes chroniques familiales sont ainsi placées sous un regard divin où la protection de la Vierge Marie ouvre sur l’espace du « mare nostrum ». Un regard tutélaire balaye la plaine marine où se dressent soudain la menace et le péril et où pourtant réside, par la pêche, le commerce, le voyage et la conquête, le destin des peuples de Méditerranée.
L’association ACAB (Livourne), chef de projet, le Circolo Musicale LABORINTUS (Sassari) et l’Association de soutien du Centre Culturel Universitaire (Corse) se sont associés pour ces réalisations. Les spectacles Ex-voto (Toscane), Su fizzu ‘e s’orcu (Sardaigne), L’Abbracciu (Corse) ont été créés en 2004 à Castelsardo (21, 22, 23 août), Bunifaziu (3, 4, 5 septembre) et Livourne (10, 11, 12 septembre).
Ce projet a bénéficié du soutien de la Collectivité Territoriale de Corse, de la Provincia de Livorno et de la Provincia di Sassari, ainsi que du FEDER dans le cadre d’INTERREG-III A.
L’ouvrage (comprenant un DVD des trois pièces et des entretiens) est disponible au prix de 10euro
Entretiens
…avec Guy Cimino, metteur en scène de L’Abbracciu
Dans cette interview réalisée à la fin de l’été 2004, Guy Cimino revient sur les difficultés rencontrées lors de la mise en scène du texte de Jacques Thiers. Il évoque ainsi deux éléments qui ont nécessité une réflexion menée par toute la troupe de comédiens :
· le nombre de personnages,
· les éléments qui composent la scène 2.
Le premier écueil qui s’est dressé tient au grand nombre de personnages inventés par l’auteur. Guy Cimino souligne leur abondance alors que seuls sept comédiens sont disponibles pour la réalisation de la pièce. Face à cette contrainte, la troupe pense tout d’abord à porter une pancarte qui mentionnerait l’état du personnage interprété : touriste, docker dont l’identification serait encore renforcée par le port d’un costume adéquat. Ce sera finalement une autre option qui sera préférée. Certains personnages du texte initial seront simplement évoqués par les représentants retenus. Par exemple le prêtre n’est pas sur scène mais Jean- Pierre Guidicelli, qui joue le rôle de l’homme qui pêche, reprend la teneur de ses répliques : « nous sommes tous frères, tous ensemble».
Le metteur en scène note que cette licence par rapport au texte n’est pas une trahison car les personnages prennent corps par leurs paroles plus que par leurs états. Avec les comédiens, ils ont tenu à conserver des rôles dont les dénominations les ont amusés lors du premier contact avec le texte. De cette manière, le docker, le prêtre, l’homme qui rentre tard sont évoqués, leur nom est prononcé ainsi que certaines de leurs répliques. D’autres personnages, au contraire, ne sont pas nommés et c’est pour cette raison qu’une pancarte aurait pu pallier ce manque. Metteur en scène et comédiens ont finalement conclu que le public identifierait les personnages grâce au contenu de leurs répliques et c’est par exemple ce que réserve la mise en scène aux policiers.
Guy Cimino parle ensuite d’un autre problème rencontré pour la mise en scène de L’Abbracciu. Cette difficulté concerne la deuxième scène de la pièce où de nombreuses personnes apparaissent, accompagnées par le son des sifflets des policiers qui se mêlent à des paroles prononcées dans une langue étrangère. Guy Cimino a eu l’idée de faire sortir ces personnages du rocher. Pour ce faire, un petit film a été réalisé, il est projeté sur des personnes vêtues de blanc. Les acteurs sortent avec leurs valises, regardent autour d’eux quand ils arrivent, comme s’ils ne savaient pas où ils se trouvent. Ils sont inquiets et finissent par se regrouper comme le feraient des bêtes apeurées, formant ainsi un écran. Sur ce dernier sont projetées des images de pierres et de terres corses, des prises de vue qui représentent des rochers et la mer. Le public peut ainsi les voir comme s’ils sortaient de terre. Une fois cette idée de film trouvée, la difficulté initiale s’est effacée et la réalisation de la deuxième scène s’est avérée facile. De plus, une musique accompagne les acteurs, il s’agit d’une polyphonie albanaise que Guy Cimino a trouvée pour l’occasion. Ce chant parle d’exil et même si les spectateurs ne comprennent pas les paroles, la tristesse de la mélodie sied à la scène.
En guise de conclusion, le metteur en scène explique qu’une fois les deux principales difficultés surmontées, la mise en scène est allée d’elle-même et il salue le savoir-faire des comédiens.
…avec Ghjacumu Thiers, auteur de L’Abbracciu :
Après avoir rappelé comment le projet Ex Voto prend place dans un ensemble de réalisations littéraires, théâtrales et culturelles qu’il conduit en particulier avec le CCU et l’IITM depuis de nombreuses années, l’auteur revient sur les circonstances qui ont présidé à l’écriture de L’Abbracciu.
L’idée s’est très vite imposée à lui de réaliser la jonction entre le passé sédimenté dans le patrimoine votif et l’actualité la plus contemporaine de ces histoires d’homme où la mer représente simultanément la Menace et la mort, mais aussi le Mouvement et le Salut. Pour ce faire, il lui fallut d’une part se persuader que la pauvreté relative du patrimoine votif recensé en Corse était un atout et d’autre part travailler sur l’Etranger, l’Ailleurs, l’Autre. Un double paradoxe donc, à l’origine d’un texte qui raconte précisément comment ce qui apparaît d’abord comme Menace pour le Même se révèle en définitive indicateur d’identité.
Ainsi naît le récit dramatique de ces « boat people », communauté culturelle chassée de chez elle par la guerre et lancée à la dérive sur la mer hostile. Victimes du sort, ces étrangers rejetés par la Tempête sur nos côtes prennent pour les habitants la forme d’une menace d’autant plus terrible qu’elle est mystérieuse. De leur côté, les naufragés se terrent dans la nuit, convaincus, du fait des récits homériques, qu’ils sont sous la menace des Lestrygons. De part et d’autre la peur, le silence, l’incompréhension. La barrière des langues et des cultures. L’hostilité des mots, des attitudes et des comportements. La Méconnaissance de l’humaine condition.
A ce nœud du drame intervient la parabole : l’abbracciu, l’accolade, assure l’intercompréhension des langues. C’est un deus ex machina, incontestablement. Cette intervention ne va pas de soi. Il faut la vouloir et la décider. Lorsque l’accolade est donnée, le miracle se produit. Tout s’éclaire. La peinture informe abandonnée par les naufragés n’était en réalité que l’ébauche d’une peinture votive. La communauté des attitudes humaines devant les coups du sort se révèle dans sa simplicité et son universalité : les naufragés, partout et toujours, remercient la divinité en lui dédiant l’ex voto.
… avec Mariano Corda, metteur en scène de Su fizu ’e s’orcu :
Dans cet entretien réalisé au moment de la représentation de la pièce à Bonifacio en septembre 2004, le metteur en scène sarde revient sur son travail et sur sa collaboration avec l’auteur et le musicien Gabriele Verdinelli.
Dès le début du projet, Mariano Corda a travaillé à ce spectacle en pensant à son ami musicien Gabriele Verdinelli tant l’aspect musical s’est imposé en même temps que le travail du texte. C’est ainsi que, selon ses propres dires, le metteur en scène était moins préoccupé par le jeu des acteurs ou la part scénographique de la représentation future mais bien par l’idée qui s’imposait peu à peu comme une évidence : faire de la pièce une sorte de ballet sur une musique créée pour l’occasion.. A cette première image mentale de la mise en scène de Su fizu ‘e s’orcu s’ajoutait aussi l’intervention de musiciens et le chiffre sept. Mariano Corda souhaitait réunir sept musiciens issus de formations différentes et vêtus de costumes singuliers et dépareillés. Mariano Corda avoue que cet aspect du spectacle l’a véritablement séduit, bien qu'en définitive la formation ne comprenne que six musiciens.
Le metteur en scène demande ensuite à Gabrielle Verdinelli de créer la musique qui accompagnera le texte. Mariano Corda définit la pièce comme étant une sorte de voyage en trois étapes de l’histoire d’un homme. Pour lui, cet individu est l’archétype de l’homme de 2004 : « une bête horripilante » évoluant dans une période historique terrifiante: notre époque. Ainsi, même si la pièce n’évoque ni les guerres actuelles ni les conflits politiques contemporains, le héros de la pièce incarne ce que nous sommes au monde ainsi que toutes les vexations infligées aux minorités ethniques ou bien encore l’humiliation des peuples nés sur une terre riche de quelques biens et spoliés pour cette même raison.
C’est aussi pour cette dimension réflexive contenue dans le texte que Mariano Corda a accepté de devenir metteur en scène de la pièce d’Antoni Arca. Le « regista » sarde se dit pleinement satisfait du travail de l’auteur et admire ce qu’il a écrit. Comme par magie, le spectacle s’est ensuite agencé, dans des conditions difficiles à reproduire : les acteurs se sont impliqués généreusement dans le projet et Gabriele Verdinelli, avec sa composition musicale inédite, a pleinement répondu aux attentes du metteur en scène. Vient encore s’ajouter à l’originalité du spectacle l’idée finale des étendards dessinés par les enfants puis transformés avec des étoffes.
Tout concourt à une réalisation qui a ravi le metteur en scène qui dit s'être beaucoup diverti et se déclare pleinement satisfait. Mariano Corda conclut l’interwiew en souhaitant que ce spectacle ouvre la voie à d’autres expériences menées dans ce cadre de coopération transfrontalière.
… avec Gabriele Verdinelli, compositeur de la partie musicale de Su fizu ‘e s’orcu :
Gabriele Verdinelli (à gauche)
Le musicien insiste tout d’abord sur le fait que ce travail n’a été possible que grâce au rapport de symbiose qui l’unit désormais au metteur en scène Mariano Corda. Gabriele Verdinelli le définit en effet bien entendu comme le « regista » mais encore comme le fournisseur d’idées qui a finalement rendu possible la réalisation du spectacle à partir du beau texte d’Antoni Arca.
Dans cette entente créatrice, les deux hommes ont presque simultanément eu l’idée de confier la partie musicale de la pièce à six musiciens et d’utiliser des instruments particuliers pour donner l’impression d’un orchestre désaccordé et déglingué. Ce sentiment est renforcé car les instruments utilisés ne le sont pas habituellement dans la même composition musicale. Ainsi, pour ne donner qu’un exemple, la petite flûte au son aigu appelée « octavino » côtoie le tubas basse à la tonalité profonde. Des sonorités extrêmes sont réunies et donnent à la partie musicale des couleurs stridentes car le compositeur a sciemment recherché à créer une hétérogénéité au sein du groupe afin de représenter une musique faite de forts contrastes.
Pour ce faire, un groupe de musiciens a été réuni pour l’occasion. Cette formation est composée d’amis et d’élèves du Conservatoire que dirige à Sassari Gabriele Verdinelli.
Après avoir expliqué les choix opérés pour la partie musicale, le compositeur revient sur le genre choisi. Pour lui, la composition est celle de la marche et se rapproche par là même de l’inspiration populaire des ex-voto. Comment mieux relayer ce thème que par la forme musicale populaire par excellence qu’est la marche, que celle-ci soit militaire ou religieuse ? Pour Gabriele Verdinelli, c’est ce type de diffusion musicale qui était le seul moyen pour le peuple d’écouter de la musique il y a un siècle. Ce sont en effet des mélodies simples, orchestrées dans un mode chargé de tensions. Un climat immédiatement perceptible par les sens et qui s’accorde à merveille avec l’univers affectif et dramatique de l’histoire que raconte l’ex voto. Dans la pièce, ces tensions se dénouent dans la valse finale, la structure ternaire remplaçant les marches en deux et quatre temps employées ultérieurement. Les personnages se débarrassent enfin de leurs conflits au son de cette valse qui opère une sorte de catharsis finale aussi bien pour les personnages entre eux mais aussi pour les spectateurs sur le plan émotionnel.
C’est en réalisant cette osmose entre tous les tenants du spectacle que la pièce se termine et Gabriele Verdinelli choisit de clore son entretien sur cet aspect fondamental à ses yeux.
… avec Angelo Vargiu, clarinettiste dans Su fizu ‘e s’orcu :
Angelo Vargiu (à droite) et G.Benucci
Dans cette interview, Angelo Vargiu qualifie son expérience de clarinettiste engagé dans la pièce sarde de facile et légère, même si l’organisation du spectacle reste l’aspect le plus contraignant de cette aventure.
Le musicien sarde insiste ensuite sur la singularité de cette expérience où le genre de la marche sert de fil directeur au spectacle. Les choix effectués en ce sens ont été dictés par l’emploi du temps et la disponibilité des musiciens car cette période coïncide en Sardaigne avec le moment où nombre d’entre eux sont engagés, qu’ils jouent dans des groupes, des formations ou encore des orchestres. Il convenait non seulement de trouver des personnes disponibles, de bons musiciens, mais encore des gens prêts à jouer même si le metteur en scène demande de s’asseoir, de monter ou encore de tourner autour d’une chaise. Cela ne correspond évidemment pas au quotidien d’un musicien classique, plus habitué à évoluer, selon Angelo Vargiu, sur une estrade et qui attend, à la fin du concert, le traditionnel bouquet de fleurs !
En guise de conclusion, le musicien déclare que cette expérience ne peut que l’enrichir tant elle est originale et diverse. Pour illustrer son propos, il rappelle la scène où sa clarinette devient un fusil. Dans ce spectacle, le statut des choses est mobile et mouvant : une simple chaise peut devenir estrade pour un musicien et son instrument se métamorphoser en baïonnette, dans les scènes où la guerre s’impose.. C’est là toute la magie de l’illusion théâtrale.
… avec Pietro Cennamo, metteur en scène de Ex-Voto :
Dans cet entretien, le « regista » italien revient sur les trois aspects principaux qui structurent son travail.
Ce qui a tout d’abord guidé ses choix scénographiques, appartient à la caractéristique naïve propre aux ex-voto. C’est cette dimension singulière qui l’intéressait et qui a orienté son travail. Ainsi, Pietro Cenamo a décidé d’une mise en scène simple et dépouillée, où tout est donné à voir sur le même plan, afin de représenter cette naïveté qui est, selon lui, typique de l’ex-voto.
Le « regista » toscan explique ensuite qu’il a tenu à travailler sur une particularité de la mer tyrrhénienne qui est surplombée par des sanctuaires élevés à l’image de Notre Dame de la Garde. De cette manière, comme les navires sont guidés par le rayonnement de phares, ces monuments envoient une lumière spirituelle à laquelle répond l’ingénuité populaire.
Pietro Cenamo conclut en insistant enfin sur un dernier point qui a motivé son travail. Il a choisi d’accélérer le rythme du spectacle en y ajoutant des parties chantées. La pièce doit alors parfois confiner à la chorégraphie, construite avec des mouvements précis, réalisés en synchronie. La naïveté mise en lumière dans le travail de mise en scène, se retrouve encore dans la gestuelle des acteurs.
… avec Gabriele Benucci, auteur de Ex-Voto :
Gabriele Benucci (sur le site Trinità)
En préambule, le dramaturge revient sur la genèse de ce projet en rappelant qu’il est né deux ans auparavant et que c’est au terme d’une étroite collaboration que les trois partenaires ont pu présenter leurs spectacles respectifs à Castelsardo, Bunifaziu et Livorno.
Après ce bref rappel, le toscan présente la pièce Ex-Voto dont il est l’auteur et dont Petro Cennamo a assuré la mise en scène. Puis, le dramaturge résume l’intrigue de la pièce. La création toscane propose au public l’histoire d’un groupe de pèlerins qui vient demander à un « peintre de dévotion » (tel est le nom donné aux peintres d’ex-voto à Livourne) de représenter leurs aventures et l’aide reçue de la Vierge Marie. Parmi ces pèlerins se trouve un acteur qui va prendre en charge la mise en scène des histoires qui vont être jouées devant l’artiste afin qu’il juge les actions de chacun et qu’il estime leurs qualités avant de se mettre à l’oeuvre. A cette trame première s’ajoute une autre intrigue. Elle tient, selon l’auteur, à la condition féminine. Il n’en dit pas plus et nous invite à voir le spectacle. Il faudra attendre le dénouement pour en apprécier toute la dimension.
Gabriele Benucci insiste ensuite sur une autre particularité du spectacle italien. Elle réside dans les chansons qui sont partie intégrante de la mise en scène. C’est ainsi que l’auteur a décidé de donner aux parties chantées un rôle déterminant. Elles révèlent en effet une vérité autre que celle qui est donnée à voir par les pèlerins qui représentent leurs histoires de dévotion. Les chansons qui s’insèrent dans le spectacle sont tout de même lourdes de sens et témoignent des incertitudes des pèlerins face à la divinité qu’ils implorent.
Gabriele Benucci aborde ansuite une autre question sur les créations inscrites dans le projet Ex-Voto. Ces oeuvres font appel à la chanson, mais également à d’autres formes et genres artistiques. Ainsi, la production sarde recourt à la musique mais aussi aux arts plastiques par l’intermédiaire des bannières qui affichent le sens du spectacle. De la même manière, la pièce corse fait appel à des chansons sous la forme de polyphonies. On peut alors se demander si ces similitudes sont le fait d’une concertation entre les différents partenaires ou si l’on doit penser que le voisinage des cultures conduit à cette communauté des expressions. Gabriele Benucci répond qu’il n’y a pas eu de concertation et que cette option retenue vient des choix effectués par les metteurs en scène et les dramaturges.
Dans l’économie générale du projet, chaque pièce de théâtre ne vient pas simplement se juxtaposer à une autre, mais témoigne du résultat d’un travail de préparation et d’élaboration réalisé en commun . La thématique retenue pour toile de fond, l’ex-voto, et l’attitude qu’exprime la religion populaire procèdent d’un choix opéré avec l’accord de tous les partenaires. Cette condition initiale détermine naturellement les différentes phases de travail et la part commune au-delà des particularités. Quant à la musique, elle permet, selon lui, de retrouver un aspect dionysiaque qui renvoie à l’histoire même du genre théâtral. La musique contraste avec la dévotion qui est plus rationnelle. Paradoxalement, la dimension irrationnelle qui constitue le contrepoint de la raison est mise en exergue par la musique. Pour Gabriele Benucci c’est une clef de lecture possible et qui conviendrait aux trois spectacles où la place accordée à la musique est importante.
Ces résumés ont été réalisés par A.L.Thiers. Les entretiens filmés figurent sur le DVD-ROM joint à la publication (Albiana-CCU, Corti, 2004).