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CHARON

Notre amour est un lac souterrain.

Des vers y naviguent dans de noires barques
avec des yeux dessinés à la proue
et une torche qui dévore les ombres.

À la poupe, le timonier, un autre vers,
sort de la besace et regarde, avare,
les monnaies que nous avions cachées,
pour le passage, sous nos langues.

Résolument, une fois le voyage payé,
avec la rame il sépare le bateau noir
de la rive et navigue en s’éloignant
de la fin du poème; le cap sur l’Hadès.