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Francese

4 – La peinture corse du XIXe siècle

Le XIXe siècle est l’apogée de la peinture corse. Sur cette période brillante, l’activité de plus de deux cents peintres est d’ores et déjà documentée dans l’île. C'est aux peintres de l’école corse que l’on doit la plupart des œuvres du XIXe siècle, conservées dans les églises, couvents et chapelles de l’île. Les toiles commandées à cette époque sur le continent français ou italien ne représentent que moins de 10 % du total des œuvres.

Le développement de l’activité picturale au XIXe siècle est le produit de plusieurs facteurs. On constate tout d’abord une hausse progressive du niveau de vie. Certaines familles insulaires s’enrichissent considérablement grâce à des activités économiques poursuivies en Corse, sur le continent, dans les colonies françaises, au Vénézuéla, Porto-Rico ou Haïti. Les Corses enrichis de cette époque ont un intérêt tout particulier pour les arts car ils leur permettent d’afficher leur réussite. Le goût pour les portraits peints se généralise. La mode des trompe-l’œil (plafonds peints et peintures murales) déferle sur l’île. Le recours aux peintres décorateurs se généralise dans diverses strates de la société, pour l’ornementation des appartements citadins comme pour celle des maisons villageoises cossues. Le marché de l’art sacré s’emballe. On accroît sensiblement le patrimoine insulaire en construisant de nouvelles églises, en agrandissant les anciennes et en les dotant d’œuvres d’art. La Corse du XIXe siècle jouit d’un esprit religieux particulièrement fort et, dans la plupart des églises de l’île, on fait réaliser des trompe-l’œil muraux et plafonnants. On renouvelle également de nombreux tableaux d’autels du XVIIe ou du XVIIIe siècle, qui ont subi les outrages du temps.

Au XIXe siècle, l’implantation géographique des peintres n’est pas concentrée. On peut établir qu’environ 50% des peintres sont éparpillés sur l’ensemble du territoire (certains résident dans un village, d’autres sont itinérants et se déplacent au gré des commandes) ; 30% sont fixés à Bastia et 20% à Ajaccio.