De l'université à l'agriculture


Il s'agirait donc de copier les systèmes anciens ?
Prenons le problème du point de vue de la Permaculture, justement : un ensemble de méthodes, de savoirs, d'outils et de principes qui nous permettent de concevoir au mieux un écosystème. Appliquée à la situation en Corse disons au 18ème siècle, vous arriverez probablement à un résultat assez proche de ce que faisaient nos ancêtres : un système durable et résilient, productif. Appliquée aux même lieux en 2015, avec des moyens, des savoirs et des besoins différents, mais aussi des problèmes différents, vous obtiendrez quelque chose de sensiblement différent dans la forme, mais qui s'appuiera sans doute encore sur beaucoup de savoirs traditionnels. Et puis, la Permaculture ne fait sens que si elle est reliée à un lieu, avec son histoire, son patrimoine, sa culture.

La Permaculture pourrait-elle s'appliquer à un campus universitaire ?
Un lieu avec des étudiants, des enseignants, des personnels administratifs, des bâtiments, des espaces verts, des problèmes d'eau, d'énergie, une temporalité particulière, des projets... Ca semble en effet un bel exemple d'écosystème complexe que la Permaculture peut aider à améliorer.

Et devenir un enseignement ?
A l'origine, la Permaculture a été inventée par des universitaires ! Elle a ensuite largement intéressé les milieux écologistes, les mouvements de retour à la terre, mais à l'origine, ce sont bien des universitaires qui l'ont théorisée. Bill Mollison était biologiste et biogéographe, et enseignait à l'université de Tasmanie (une île qui a quelques points communs avec la Corse, d'ailleurs). David Holmgren était l'un de ses étudiants. Que la Permaculture trouve sa place dans les universités, ce ne serait après tout qu'un retour aux sources.