La Permaculture, en une phrase ?
Disons un ensemble de méthodes, de savoirs, d'outils et de principes permettant de concevoir des écosystèmes habités durables, résilients et productifs.

Pourquoi "Permaculture" ?
Quand David Holmgren et Bill Mollison ont commencé à rassembler leurs travaux dans les années 70, combinant des recherches en agriculture, en écologie et en architecture paysagère, ils ont cherché un terme résumant leur philosophie. La notion la plus prégnante était la permanence, et l'objet de leur travail était l'écosystème cultivé. Permaculture est donc la contraction de Permanent Culture.

La Permaculture est donc une affaire d'écosystèmes ?
Oui, essentiellement. C'est un jeu consistant donc à construire des systèmes durables, productifs et résilients. Et beaux, agréables, instructifs, et tout ce qu'on veut y mettre. "Le résultat n'est limité que par l'imagination", disent les permaculteurs. Ca peut faire sourire, mais quand on regarde ce qu'obtiennent des gens comme Sepp Holzer dans ses montagnes d'Autriche ou Geoff Lawton dans les déserts du moyen-orient, on se demande si tout, finalement, n'est pas possible, avec les connaissances adéquates, une méthodologie solide et beaucoup d'imagination.

Imagination, méthodologie, ce n'est pas un peu contradictoire ?
C'est parce qu'on s'appuie sur des bases solides qu'on peut se permettre de rêver. Un travail en Permaculture s'appuie toujours sur des méthodes solides. On utilise généralement le terme de Design pour définir le travail de conception d'un système en Permaculture. SI l'on prend une définition classique du Design, par exemple celle-ci : "Le design est la création d’un projet en vue de la réalisation et de la production d’un objet (produit, espace, service) ou d’un système, qui se situe à la croisée de l’art, de latechnique et de la société.", alors la Permaculture est bien une méthode de design d'écosystèmes.

Des jardins et des systèmes agricoles, donc ?
On commence généralement par là. Mais les méthodes, principes et connaissances de la Permaculture peuvent s'appliquer à tout système comportant une part de vivant, et donc tout système humain. C'est un permaculteur, Rob Hopkins, qui a lancé le mouvement des Villes en Transition (transition towns). Une ville est un écosystème aussi... de même qu'une association, ou une entreprise, si possible coopérative... Et il ne faut pas oublier que le fonctionnement traditionnel d'un village corse avait beaucoup à voir avec ce qu'on obtient en Permaculture.

Vraiment ?
Un village de quelques centaines d'habitants qui s'organisent pour tirer le meilleur parti de l'espace et des ressources à leur disposition, en s'appuyant sur des cultures pérennes (châtaigniers, oliviers, amandiers...), des espèces bien adaptées au territoire, avec une organisation collective, une architecture, des ouvrages durables (murs, bassins, fontaines...). On n'est vraiment pas loin...