2) ISTITUTU INTERNAZIUNALE DI U TEATRU DI U MEDITERRANEU
Partenarii
(I.I.T.M.)
Siège général directeur : José Monleón | Corse président : Jacques Thiers |
« Si nous admettons que la culture, mémoire active et critique, doit jouer un rôle dans la création d’une Europe solidaire et démocratique, alors la tradition méditerranéenne s’affirme aussitôt comme une valeur fondamentale, notamment l’expression scénique, d’où ont surgi, depuis le drame antique jusqu’à nos jours, des débats philosophiques et politiques, des conflits, des images, des personnages et des formes de spectacle qui sont à la base de l’identité de tous les peuples du bassin méditerranéen.
L’histoire politique et économique a introduit une série de facteurs qui, non seulement ont minimisé ou déformé des valeurs méditerranéennes spécifiques mais encore ont rendu difficile la rencontre réelle entre ses peuples, la connaissance de leurs différences ainsi que l’affirmation de ce qui les unit.
José MONLEON trà Marc COHEN è Richard Martin (IITM-France)
Dans la dynamique historique actuelle -toujours difficile- nous pensons devoir jouer un rôle actif pour la création de circonstances qui favorisent la rencontre méditerranéenne, en associant les efforts aujourd’hui isolés et en organisant notre collaboration, étant entendu que notre projet méditerranéen intègre les cultures de ses différentes rives.
Tel est le sens de notre Institut International du Théâtre de la Méditerranée, parmi d’autres initiatives qui dans divers pays concourent au même objectif. L’Institut veut contribuer au rapprochement entre les animateurs, créateurs, institutions et organismes liés au théâtre méditerranéen, en assurant la continuité du dialogue initié à Merida.
La culture méditerranéenne possède, parmi l’ensemble de ses vertus, sa dynamique, sa diversité, son polycentrisme, son irréductibilité politique, géographique ou conceptuelle. L’IITM est, au-delà de sa dimension, absolument fidèle à ces vertus et répond, à partir de la réalité politique actuelle, à la volonté de contribuer (grâce à l’information, à la recherche, à l’édition dans les langues méditerranéennes et au maintien d’un espace de dialogue et d’échange artistique) au développement d’une voix, ouverte et collective, qui défende la valeur des traditions, recherches et expérimentations de la scène méditerranéenne dans la vie culturelle de notre époque.
En définitive il est, ou voudrait être, une part de la réponse active et responsable du monde théâtral méditerranéen à la réalité contemporaine. ».
Avec cette déclaration rédigée le 28 juillet 1990, l’IITM se dotait dès sa deuxième réunion des principes généraux qui lui confèrent son orientation multidimensionnelle et qui marquent son identité. Autour de José Monleón, concepteur et directeur de l’Institut un comité de représentants de pays des deux rives de la Méditerranée. Suivit la même année une troisième rencontre à Lisbonne et à partir de 1991 un programme d’activités riches et diversifiées qui fait de l’IITM une structure itinérante et polycentrique, en même temps qu’un esprit et une parole.
Le périle IITM en 2001
La ligne de conduite de l’IITM et pour ainsi dire sa philosophie se signalent par une pensée selon laquelle l’art est assumé et vécu dans sa relation à l’environnement socio-politique général. L’IITM a ainsi depuis ses débuts une vie particulièrement intense, marquée par la promptitude à se saisir de l’événement pour en comprendre et en discuter toute la valeur sociale, éducative et culturelle, au-delà de la conjoncture politique. Cette « vie immédiate » de l’Institut est certainement pour une grande part à l’origine de son rapide succès, à côté des aptitudes éminentes de son directeur José Montleón, toutes les fois qu’il s’agit d’établir une communication fructueuse entre les gens et les cultures.
Indépendamment du siège légal fixé à Madrid, l’IITM compte aujourd’hui une vingtaine de centres et associations (Albanie, Algérie, Autriche, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Chypre, Egypte, France, Grèce, Israel, Italie, Liban, Maroc, Palestine, Portugal, Roumanie, Tunisie, Turquie, Yougoslavie). Ceux-ci-ci ont eux-mêmes suscité l’apparition d’initiatives sur leur propre territoire d’exercice si bien que l’IITM se présente au terme de neuf années d’existence comme un réseau de structures, d’échanges, d’idées, de réalisations et de projets appelés à donner corps au rêve de retrouvailles méditerranéennes qui a présidé à sa naissance. En Corse l’IITM est représenté par l’Associu corsu di l’IITM, dont le siège est à l’université de Corse (président : J.Thiers).
L’Institut du Théâtre de la Méditerranée se présente ainsi d’abord comme une fondation oeuvrant pour la démocratie et la paix dans une zone riche d’héritages mais également d’avenirs. Il se propose de suivre cette voie par l’action coordonnée de la parole et de la réalisation. Il est en effet carrefour d’idées, séminaires de projets, échanges d’expériences et de réflexion, mais aussi plate-forme pour l’organisation et la réalisation de spectacles, de créations dans le domaine de l’édition, dans celui du théâtre et de la scène en général. Il va sans dire que la qualité professionnelle et technique des participants des divers pays garantit à l’IITM un réseau international de diffusion d’idées et d’oeuvres. Cette articulation d’une vocation humaniste à une technicité signalée recommande à chacun les initiatives que prend ou favorise l’IITM à travers les pays du pourtour méditerranéen.
Le projet de construction d’un ensemble méditerranéen à l’identité forte se voit appuyé par ce réseau IITM, sur une aire où l’Europe du Sud entreprend depuis quelques années de rééquilibrer l’influence d’une politique européenne essentiellement conduite par les Etats du Nord. « La culture méditerranéenne possède, parmi l’ensemble de ses vertus, sa dynamique, sa diversité, son polycentrisme, son irréductibilité politique, géographique ou conceptuelle » dit la déclaration de Mérida. La nature du projet IITM et des collaborations concrètes et populaires d’ores et déjà réalisées ou initiées sur l’aire concernée permet d’insérer la dimension critique de la culture et de l’humanisme dans une visée méditerranéenne pour l’heure dominée par le politique malgré les déclarations officielles.
Certes le théâtre ne peut prétendre représenter à lui seul ce trait d’union qui relie tous ceux qui, en rêvant, contribuent à donner corps et vie nouvelle à la Méditerranée, mais son ancienneté, le langage et les procédures qui en définissent la spécificité et les oeuvres en font toutefois un élément privilégié dans la construction d’une réalité méditerranéenne émergeant progressivement au fil des actions et des années. A l’IITM on met en exergue l’idée que le théâtre étant une pratique attachée à la co-présence réelle des acteurs et du public, c’est un moyen de se prémunir contre les dérives, les impostures et les manipulations de tous ordres qui ne manquent jamais de se cristalliser sur les mots à la mode. Parmi ces derniers, le nom même de la Méditerranée est devenu aujourd’hui un important enjeu comme le montre sa récurrence dans toutes sortes de discours.