François Paré et l’Université franc-ontarienne

Scontri di 30.11.2018

Le projet d'université franco-ontarienne a été une revendication forte depuis trente ans environ. Il faut rappeler aux lecteurs d'Interromania que l'éducation est de compétence provinciale au Canada. Il n'y a pas de ministre de l'éducation nationale. Bien qu'ils disposent d'universités bilingues à Ottawa et Sudbury, les Franco-Ontariens ne disposent pas d'un établissement d'études supérieures géré pour eux et par eux, si l'on fait exception des collèges d'enseignement technique. A l'inverse, la communauté anglophone du Québec, avec une population équivalente, compte pour des raisons historiques trois universités, dont deux sont prestigieuses (McGill et Concordia à Montréal).  Au moment des coupures récentes, l'Université de l'Ontario français n'était qu'embryonnaire. Elle n'avait ni professeurs, ni étudiants, ni locaux. Mais il est clair que la décision de mettre sur pied cette institution avait constitué une avancée appréciable pour les Franco-Ontariens. Il est difficile d'imaginer qu'une collectivité minoritaire puisse s'épanouir et construire un savoir propre sans accès au palier universitaire. Les dernières déclarations du premier ministre de l'Ontario laissent entendre que le projet d'université est simplement reporté, faute de fonds.  C'est loin d'être un engagement ferme. Mais je suis une personne optimiste qui travaille sur le long terme. Telle qu'elle était proposée, l'Université de l'Ontario français, située à Toronto loin de sa clientèle naturelle, n'était pas vraiment satisfaisante. L'avenir nous permettra sans doute de faire renaître ce projet essentiel dans un format plus viable sur tous les plans.