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Ducumentu
La Sicile des Siciliens

Sur l'île de Vulcain, personne ne s'étonne que Giovanni Falcone, le juge anti-Mafia assassiné en 1992, et le parrain des parrains, Toto Riina, aient pu un jour habiter la même ville... Palerme. Pourtant, comme l'écrit le journaliste italien Gian-Paolo Accardo, «le secret le mieux gardé de Palerme, ce n'est pas la Mafia qui le détient.» Il est plutôt à chercher du côté des Quattro Canti, les quatre quartiers historiques de la capitale sicilienne que Gian Paolo a choisi d'arpenter en compagnie de l'écrivain palermitain Roberto Alajmo.

L'architecture Arabo-Normande de Palerme est composée d'une collection de bâtiments et de monuments avec des concepts et des caractéristiques décoratives qui viennent d'un mélange de cultures. L'histoire de la Sicile est le récit d'une longue succession de souverains d'origines et de cultures variées. La Sicile fut particulièrement influencée par la conquête islamique (827-1091) des terres dans ce qui est aujourd'hui connu comme l'Italie et qui ensuite, se transforma sous le règne Normand (1071-1194). Et tout ceci avec les influences Byzantines, créa une culture multi-ethnique qui vit les cultures occidentales et islamiques s'entremêler dans les arts, l'architecture parmi tant d'autres aspects.

Mais alors, le secret de Palerme, quel est-il ? Il se niche tout entier dans le subtil mélange des genres que des artistes ont ciselé sur les façades de ses théâtres et de ses palais, laissant en héritage un formidable patrimoine architectural arabo-normand, gothico-catalan, baroque et néoclassique. Un héritage « protoeuropéen » à étudier aujourd’hui avec une attention extrême, tant pour la connaissance du passé que, peut-être, pour définir la forme et les contenus culturels d’un avenir à construire…