Conversation
Paghjelle et chjama è rispondi
(C’est la fête. Les jeunes attendent que les chants commencent. Mais on sait bien que le temps de la fête n’est pas aussi bien réglé que celui d’un spectacle.)
Lucie : - Pierre Marie, regarde celui-là tout ce qu’il mange comme beignets et panzarotti !
Pierre Marie : - Dieu le bénisse, comme dit l’oncle Simon ! Celui-là mieux vaut l’habiller que le nourrir
Lucie : Chut chut ! D’après moi il a compris que tu te moques !
Pierre Marie : - Jamais de la vie ! Je n’ai ni envie de rire ni même de pleurer. Je suis venu écouter les chjama è rispondi et je n’entends ni appeler ni répondre !
Françoise : - Qu’est-ce que tu crois ! Si tu étais au concert, tu pourrais dire à quelle heure ils commencent et finissent, mais c’est du chant populaire, sans horloge….
Jean-Paul : - Et hors du temps ! C’est un temps culturel, oral, populaire…
Lucie : - Moi, je préfère la paghjella.
Jean-Paul : - Justement, c’est l’heure du concours. Si « i cumpagnoli » chantent, ils vont gagner !
Françoise : - Veux-tu parier que ce sont les filles qui vont gagner ?
Jean-Paul : - Les filles ! La polyphonie, ce sont les hommes qui la font. Ce sont toujours les hommes qui l’ont chantée.
Lucie : - Mais si on l’écoute, bientôt on ne pourra plus chanter !
Jean : - Il n’y a aucun risque ! À ta place, Jean-Paul, je ne critiquerais pas trop les femmes !
Françoise : - Surtout que, à bien y réfléchir, les femmes ont toujours chanté dans la tradition…
Jean-Paul : - Je me comprends. La paghjella fait partie de l’art populaire et c’est pourquoi….
Pierre Marie : - Quelle bande de corneilles ! Taisez-vous, ils vont commercer !